Musée Mayer van den Bergh, Anvers |
Musée Mayer van den Bergh
Musée à Anvers
Ce Musée à Anvers est probablement moins connu
du grand public, on n'y retrouve pas un tourisme de masse. Ce type de tourisme
qu'il y a autour de la Maison de Rubens, un endroit submergé par la foule. Le
Musée Mayer van den Bergh est situé au numéro 19 de la longue rue
Gasthuisstraat, juste à côté du jardin botanique.
Ce curieux et charmant Musée van den Bergh est
l'œuvre d'un homme et sa mère. La vaste, spéciale et belle collection de la fin
du 19ème siècle, a été assemblée par Fritz Mayer van den Bergh (1858-1901), un
autodidacte avec goût et connaissance, en plus d'un sens infaillible de l'art.
Cette collection est célèbre pour ses anciens
maîtres flamands de l'école d'Anvers, mais également pour un certain nombre de
salons confortables avec de belles boiseries peintes de style classique.
Musée Fritz Mayer van
den Bergh
Le Musée Mayer van
den Bergh est l'un des premiers musées construits autour d'une collection
privée. Cette collection comporte sont plusieurs styles et thèmes. Van den
Bergh s'intéressait principalement à l'art ancien des Pays-Bas du 14 au 17ème
siècle avec des œuvres de primitifs flamands retables et de sculptures
monumentales. Van den Bergh était un collectionneur passionné, connaisseur de
l'histoire de l'art, et possédait un œil très critique.
La découverte de
Bruegel "Margot la folle" Dulle Griet revient à Van den Bergh. Sa
collection s'est rapidement élargie, et Van den Bergh y a énormément investi
d'argent, ce qui lui a permis d'obtenir plusieurs pièces uniques. Malgré une vie brève, il a amassé une impressionnante collection de
grande qualité, grâce au capital de son père, Emil Mayer, l'un des hommes
d'affaires les plus riches d'Anvers. En 1887, Fritz Mayer van den Bergh est anobli,
nommé chevalier, recevant ainsi un statut en plus. Il était l'un des principaux
acteurs de son temps sur le marché international de l'art.
Fritz Mayer van den Bergh |
Fritz Mayer van den Bergh
Lorsque le collecteur est mort en 1901 âgé de
seulement 43 ans, sa mère Henrietta a décidé de rendre public l'ensemble de sa
collection. Sa collection est exposée dans une maison qui lui correspondant,
entièrement construite dans un style 16ème siècle.
Les décorations gothiques et Renaissance des
façades ne sont pas sans rappeler l'âge d'or d'Anvers, mais reflètent aussi le
goût artistique et les préférences du collectionneur lui-même. La collection
est encore visible telle que le collectionneur l'a imaginé.
Le travail d'une vie d'un homme : la collection
Qui était Fritz Mayer
van den Bergh ? Fritz Mayer, son nom à la naissance, était issu
d'une famille riche et importante d'Anvers. Son père Emil (1824-1879) avait des
origines de Cologne. Il était à la tête d'une entreprise familiale de commerce
spécialisée dans les épices et les produits pharmaceutiques. En 1857, il
épouse Henriette van den Bergh (1838-1920), fille d'un courtier maritime et
sénateur. Emil Mayer est mort en 1879, et peu de temps après, son fils aîné
Fritz - âgé de 21 ans, étudiant à l'université de Gand -, part vivre avec sa
mère. L'entreprise familiale revient à son frère
cadet, ce qui permet à Fritz de se consacrer à sa passion : la collection
d'art, qu'il soit national ou étranger. En 1887, il a reçu le titre de
chevalier, et a ajouté le nom de sa mère à son nom.
Dans sa première période, Fritz Mayer van den
Bergh achète diverses œuvres d'art et de soi-disant art «ancien», mais à partir
de 1892, il oriente sa collection vers les peintures et sculptures, avec une
préférence les artistes habiles. Mais surtout pour les artistes méconnus et
négligés. La plupart des pièces les plus importantes et onéreuses du musée
Fritz Mayer ont été achetées dans les années 1898-1900. Il a effectué ces
achats avec beaucoup d'audace, d'instinct, et de connaissances (financières).
Mais le 4 mai 1901, il est mort suite à un
accident lors d'une course à cheval.
Musée Mayer van den Bergh |
Groupe Christ-Saint
Jean
Maître Heinrich von
Konstanz, ca. 1280 - 1290 (?)
Polychrome doré ;
hauteur: 141 cm, largeur 73 cm, profondeur: 48 cm
Ce touchant groupe de
statues, l'une des dernières acquisitions de Fritz Mayer, est un chef d'oeuvre
d'envergure internationale. Nous connaissons son auteur ainsi que le
destinataire : Maître Heinrich von Konstanz l'a taillé juste avant 1300 pour le
cloître de dominicaines de St. Katharinenthal en Suisse.
De telles statues devaient aider les
religieuses à développer un lien personnel avec Dieu et le Christ. Les soeurs
aspiraient également à la relation intime que le jeune apôtre Jean entretenait
avec Jésus et qui constitue la force de cette sculpture.
Jean laisse reposer sa tête sur la poitrine du
Christ et met sa main droite dans celle de Jésus, qui de son côté met son bras
sur l'épaule de Jean, un geste symboliquement chaleureux et protecteur. Ils
sont assis ensemble sur un banc. C'est comme si le fils de Dieu et le disciple
étaient devenus un, ce que souligne par ailleurs l'agencement des plis de leurs
vêtements. Une scène de ce type est le plus souvent associée, comme dans la
peinture, à la Cène.
Dans le jargon, une statue comme celle-ci
s’appelle une Andachtsbild (image pieuse) : de par sa force émotionnelle, elle
entend toucher les spectateurs, les stimuler à la compassion et leur faire
approfondir leur foi, par le biais des émotions. Vers 1300, l’aspiration à une
union mystique avec le Christ a connu son apogée dans l’art religieux médiéval.
Groupe Christ-Saint Jean | Musée Mayer van den Bergh |
Motif sur cartouche en chêne | Sculpture sur bois pour cheminée |
Margot la folle
(Dulle Griet)
(Pieter Bruegel de Oude)
(Pieter Bruegel de Oude)
Le collectionneur Fritz Mayer van den Bergh
(1858-1901) était passionné d'art et bien en avance sur son temps. Il avait un
flair pour les oeuvres auxquelles peu de gens portaient attention et qui sont
désormais largement appréciés. Il s'intéressait principalement à l'art des
Pays-Bas datant de la fin du Moyen Age et de la Renaissance (14e au 16e
siècle), et avait un intérêt particulier pour Bruegel.
Hall avec Margot la folle | Mayer van den Bergh |
Il existe 45 tableaux
dans le monde de Pieter Bruegel de Oude. Le Musée en possède deux.
Le musée Mayer van
den Bergh est le seul musée des Flandres qui possède des oeuvres de Pieter
Bruegel de Oude. Et quelles oeuvres ! Margot la folle (Dulle Griet) est l’une
des peintures de Bruegel les plus connues.
Contrairement à de
nombreuses autres oeuvres de sa main, il n'en existe aucune copie. La renommée de cette peinture apocalyptique, "volcanique" est
également liée au caractère énigmatique de la scène infernale, qui a
indéniablement une signification plus profonde, laquelle ne peut être de
surcroît que pessimiste. Mais quelle est-elle précisément ? Cela reste encore
un mystère.
Nous voyons des ruines bizarres, de curieux
monstres, des bagarres, des appareils en forme de navires, la bouche de
l'enfer, des reflets flamboyants et une femme cuirassée armée d'une épée et
tenant des couvers et un coffret à la main s'élançant en avant: c'est Margot la
folle, le synonyme de la "marque de l'enfer" dans les farces de l'époque
de Bruegel. Diverses scènes illustrent le thème central : un excellent exemple
de la meilleure tradition picturale narrative flamande.
Margot la folle (Dulle Griet) | Musée Mayer van den Bergh |
L'arrestation du Christ
1er trimestre 14ème siècle
Albâtre, 33,7 x 27 cm
Ce groupe de statues fait partie d'un retable,
un compartiment de l'autel décoré de statues. L'albâtre est travaillé de façon
particulièrement élaborée, on y voit quatre épisodes qui se jouent au début de
la Passion du Christ.
L'apôtre Pierre tranche avec son épée une
oreille de l'homme effondré au devant de la scène, et le Christ guérit
instantanément la blessure en y apposant la main, tandis qu'il est lui-même
arrêté au même moment : Judas presse son visage contre celui de Jésus pour le
trahir par son baiser. Hormis Jésus, Pierre et Judas, le groupe consiste de
trois soldats casqués et d’une femme voilée. Cette dernière n'est, encore une
fois, pas un personnage des évangiles, mais est tirée d’une légende du Moyen
Âge.
L'arrestation du Christ |
Fritz Mayer van den Bergh a acheté cette petite
statue en 1898 à Paris, au moment où l'intérêt pour ce genre de sculpture
ancienne du gothique tardif était encore peu important. L'albâtre est une
pierre calcaire fragile et relativement tendre, plutôt rare et par conséquent
chère. Dans la mesure où les blocs d’albâtre sont, en règle générale, de petite
dimension, ce matériau est surtout utilisé pour des petites statues. Le musée
compte encore un certain nombre de ces magnifiques petites statues en albâtre
dans ses collections.
Mayer a effectué l'achat de cette oeuvre trop
rapidement. Il y a mis tout son capital, en allant même jusqu'à effectuer en
emprunt.
Boiseries classiques peintes
A l'arrière du Musée Mayer van den Bergh se
trouvent deux charmantes petites chambres : le salon et le studio. Elles
disposent de boiseries de style classique du 18ème siècle. Lors de la création
du musée (entre 1901-1904), ces deux boiseries peintes étaient déjà en
possession de Fritz Mayer van den Bergh avant sa mort, elles ont été
incorporées dans le projet du musée.
Un charme intégral pour ces pièces aux
"dimensions humaines", comme je le dis toujours. Pas d'exagérations
comme vous pourriez en rencontrer dans des châteaux ou palais, trop voyantes et
(parfois) de qualité inférieure. Mais cette boiserie n'a que des qualités : le
bon rapport, l'équilibre des sculptures, moulures, composition, ... tout
simplement parfait.
Boiseries classiques peintes |
Classicisme et néoclassicisme
Le mot classicisme a un sens large et est
couramment utilisé pour décrire des peintures, sculptures, architectures,
musiques et encore littérature, qui remontent à l'Antiquité classique. Le terme
néoclassicisme se réfère à une période plus spécifique : les 18ème et 19ème
siècles, qui étaient un retour à l'Antiquité classique. Dans certains pays,
toutefois, cette période était également nommée "classique".
Boiseries classiques peintes | Musée Mayer van den Bergh |
Le Salon
La mère du collectionneur et fondatrice du
musée, Henriette van den Bergh, offrait ici parfois du thé aux visiteurs
importants. Elle a aussi fait faire les peintures au plafond.
La grande collection de porcelaine n'est
exposée ici qu'en partie. Une grande partie est d'origine chinoise. Il y a
aussi de plus petits ensembles de porcelaines européennes, Faïence de Delft et
pièces japonaises. Ces sélections sont regroupés derrière des vitrines par
origines.
Il n'est pas possible de capturer l'ambiance
particulière de ce musée. De plus, la nature intime de ces deux chambres rend
extrêmement difficile la prise de bonnes et belles photos.
Boiseries classiques peintes | Guirlandes et trophée central dédié à la chasse |
Le Studio
Le nom de cette pièce a déjà été utilisée lors
de la fondation. Les vitrines datent d'une période ultérieure. A l'heure
actuelle, elles comprennent une partie de la collection de textiles.
Le portrait
d'Henriette Mayer van den Bergh, mis à l'honneur ici, a été peint par Joseph
van Lerius (Anvers, 1823-1876) en 1857. Quand elle avait 19
ans, elle a épousé Emil Mayer, un marchand originaire de Cologne qui vivait
depuis 1849 à Anvers.
Boiseries style classique peintes |
Merci au Musée Mayer van den Bergh.
Informations:
Le Musée Mayer van den Bergh est ouvert du mardi au dimanche de 10h à 17h.
La billetterie est ouverte jusqu'à 16h30. Le musée est fermé le lundi, sauf le lundi de Pâques et le lundi de Pentecôte. Le musée est fermé les jours fériés suivants : 1er janvier, 1er mai, L'Ascension, le 1er novembre et 25 décembre.
Entrée: (à compter du 1er Janvier 2014)
Les visiteurs âgés de 26 à 65 ans: 8€
Les visiteurs âgés de 12 à 25 ans: 6€
Musée Mayer van den Bergh
Lange Gasthuisstraat 19
2000 Anvers
+323 338 81 88
Voici quelques images des détails de la boiserie
Boiseries style classique peintes | Musée Mayer van den Bergh |
Boiseries style classique peintes |
https://www.patrickdamiaens.fr |
FB Page |
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